Comment estimer un yari japonais ?

Vous possédez un yari japonais et vous souhaitez obtenir une estimation ? Le yari, ou lance japonaise, est une arme ancienne aux formes variées, utilisée massivement dès la période Sengoku (XVe-XVIe siècle). Longtemps outil militaire majeur, le yari est ensuite devenu objet de prestige ou de cérémonie sous l’époque Edo, notamment lors des cortèges de daimyo.

En vente, les prix varient fortement selon la période, la signature du forgeron, la qualité de la lame, les matériaux de la hampe ou la richesse des ornements. Une lance modeste sans ornement peut ainsi valoir entre 150 et 400 €, tandis qu’un yari de l’époque Edo avec signature ou décor (raden, laque, etc.) atteint souvent 800 à 1 500 €. Les exemplaires rares, signés ou accompagnés de leur fourreau d’origine (yari-saya), peuvent dépasser 2 000 €.

Faites appel à un expert pour déterminer la période exacte ainsi qu’identifier la signature éventuelle (mei) et évaluer l’état de conservation, qui peut fortement influencer le prix.

Tableau d’estimation des yari japonais

Exemple concret : une paire de yari de cérémonie de l’époque Edo, avec hampes laquées et incrustations de raden, se voit adjugée 600 €. La présence du fourreau d’origine et d’une signature partielle a renforcé leur valeur.

Caractéristiques distinctives d’un yari

Les yari se distinguent par leur lame droite, souvent à section losangique ou en forme de feuille. Certaines lames possèdent trois ou quatre faces, parfois des cannelures (hi) et sont polies selon la tradition des sabres japonais.

La hampe pourra être en bois laqué, avec décor de cordage (makime) ou incrustations (coquille d’œuf, nacre). Les armes cérémonielles ont souvent des ferrures en laiton et des fourreaux en poils d’animaux (yari-saya).

Test visuel : vérifiez l’état de la lame (présence de piqûres, polissage d’origine), le montage (solidité de la fixation lame/hampe), et la signature si visible (mei sur la soie de la lame).

Signatures et forgerons : impact sur la valeur

Une lame signée par un forgeron connu ou issue d’une école célèbre (Shitahara, Bizen, etc.) augmente fortement la valeur du yari. Certaines signatures apparaissent sur la soie (nakago) et demandent un démontage partiel de l’arme pour être visibles.

Exemple : un yari signé « Shitahara Ju […]shige saku », monté avec une hampe décorée et un fourreau conique en poils d’animaux, a été vendu 600 €, malgré quelques incertitudes sur la lecture complète du mei.

État, provenance et certificats

L’état de la lame (piquée, rouillée, repolie), celui de la hampe et l’existence du fourreau d’origine influencent en effet fortement l’estimation. Les fourreaux en peau animale ou en laque augmentent la valeur de l’ensemble.

La provenance (ancienne collection, documentation, certificat NBTHK – Nihon Bijutsu Token Hozon Kyokai) est aussi un critère valorisant.

Conseil : évitez de démonter vous-même un yari, car l’ajustement de la lame dans la hampe peut être fragile. Une expertise professionnelle permettra une évaluation précise sans altération.

Historique : une arme symbole de prestige et de tradition

Utilisé par les ashigaru (fantassins) à l’époque Sengoku, le yari ainsi est devenu un symbole de pouvoir sous Edo, réservé aux gardes d’honneur ou aux cortèges des daimyo. On distingue plusieurs types : sankaku-yari (triangulaire), jumonji-yari (à crochets latéraux), ou su-yari (lame simple et droite).

Les exemplaires les plus recherchés sont ceux conservés dans leur configuration d’origine avec ornementations, lames signées ou provenance documentée.