Cloisonné asiatique : Estimation

Vous possédez un cloisonné asiatique et vous souhaitez une estimation ? Les émaux cloisonnés asiatiques, principalement chinois et japonais, fascinent par leur raffinement, leur technicité et leurs couleurs éclatantes. Sur le marché de l’art, leur valeur varie fortement selon l’époque, la qualité, la rareté et la provenance. Les pièces courantes débutent autour de 100 €, tandis que des objets impériaux ou exceptionnels peuvent dépasser plusieurs millions d’euros. Pour connaître la valeur précise de votre objet, il est vivement recommandé de consulter un expert spécialisé.

Tableau d’estimation et prix de votre cloisonné asiatique

Voici un tableau indicatif des fourchettes de prix basées sur des ventes aux enchères récentes :

Caractéristiques distinctives des objets

Technique et matériaux

Le cloisonné est une technique qui consiste à souder des fils métalliques (souvent en laiton ou cuivre) sur une base, puis à y appliquer de l’émail coloré. La pièce est ensuite cuite à haute température puis polie.

Motifs et couleurs

• Dynastie Qing (Qianlong) : fond turquoise ou bleu profond, dragons à cinq griffes, lotus, phénix, symboles taoïstes.
• Période Meiji (Japon) : papillons, paysages, grues, motifs naturalistes très fins avec un fond souvent noir ou rouge foncé.
• Pièces modernes (XXe siècle) : couleurs plus vives, fabrication souvent moins précise.

Exemple concret :

Un brûle-parfum miniature en bronze doré et émaux cloisonnés, vendu 250 € chez Brissonneau (2023), présente un décor de nuages stylisés, des couleurs légèrement altérées, et une base en métal moulé assez simple.

Astuce visuelle : vérifiez l’uniformité des alvéoles, la brillance de l’émail, et le raffinement du décor. Une pièce ancienne aura souvent une légère usure sur les reliefs.

Signatures, Cachets et Marques (si applicables)

• Les objets impériaux chinois portent parfois une marque apocryphe Qianlong en caractères bleus ou gravés.
• Les œuvres japonaises de l’ère Meiji ont parfois une signature au revers par l’atelier (ex. Ando, Namikawa).
• Attention : une signature n’est pas toujours gage d’authenticité. Certaines pièces modernes imitent les marques anciennes.

Exemple : un vase cloisonné de grande taille portant une marque Qianlong, vendu à plus de 16 millions de dollars chez Sotheby’s Hong Kong (2021), était accompagné d’un certificat d’expertise impériale.

Impact de l’État, de la Provenance et des Certificats

• État de conservation : des éclats d’émail, des restaurations visibles ou des bosses réduisent fortement la valeur. Une pièce intacte, même modeste, aura plus de valeur.
• Provenance : une œuvre issue d’une collection réputée (ex. collection japonaise du XIXe siècle) ou avec historique clair augmente la confiance des acheteurs.
• Certificats : un certificat d’authenticité, surtout pour les pièces impériales ou muséales, peut faire grimper la valeur de 20 à 50 %.

Exemple : une boîte impériale cloisonnée de la période Qianlong, vendue 12 600 € chez Christie’s (2023), possédait un historique remontant à un ancien palais mandchou.

Historique des émaux cloisonnés asiatiques

• Origines chinoises : Le cloisonné se voit introduit sous les Yuan, mais atteint un raffinement extrême sous la dynastie Ming (XVe s.) et surtout Qing (XVIIIe s.).
• Usage : objets rituels bouddhistes, vases décoratifs, brûle-parfums dans les palais impériaux.
• Diffusion au Japon : les artisans japonais développent le cloisonné au XIXe siècle, notamment sous l’ère Meiji, pour l’exportation vers l’Europe.

Ces objets sont aujourd’hui très recherchés dans les collections privées et les musées, notamment pour leur valeur décorative et historique.