Estimation Ivoire de morse

L’ivoire de morse, aussi appelé ivoire marin, a été très prisé dans l’art asiatique entre la fin du XIXᵉ siècle et le début du XXᵉ siècle. Principalement travaillé au Japon pendant la période Meiji (1868–1912), puis à l’ère Taisho, il a servi à la fabrication de netsuke, okimono, tabatières ou figurines religieuses. On le reconnaît à sa texture plus dense que l’ivoire d’éléphant et à sa belle patine chaude et nuancée.

Aux enchères, les prix varient fortement : de quelques dizaines d’euros pour une petite pièce endommagée à plusieurs milliers pour une œuvre de grande taille, signée, ou provenant d’une collection prestigieuse.

Vous souhaitez connaître l’estimation de votre objet en ivoire de morse ? Nos experts vous donnent une estimation gratuite en 48h !

Tableau d’estimation et prix de votre ivoire de morse

Type d’objet	Période	Prix courant	Milieu de gamme	Rare ou exceptionnel
Netsuke en ivoire de morse	Meiji (1868–1912)	50–150 €	180–300 €	300–450 € (pièce fine, signée)
Okimono petit format non signé	Meiji – Taisho	80–200 €	220–400 €	–
Okimono moyen format, signé ou à sujet sculpté	Meiji – Taisho	300–600 €	700–1 200 €	Jusqu’à 2 100 € (ex. signé Ikkosai)
Okimono groupe ou sujet complexe	Meiji – Taisho	600–1 000 €	1 200–1 800 €	2 000–2 500 €
Objets décoratifs (pots, tabatières, boîtes)	XIXe – début XXe	80–200 €	250–350 €	400–500 € si décor fin ou polychrome
Statuettes religieuses (Daikoku, Fukurokuju)	Meiji – Taisho	200–400 €	500–700 €	Jusqu’à 900 € (pièce signée/polychrome)
Objets atypiques (scrimshaw, jeux, outils)	XIXe – début XXe	60–180 €	200–300 €	400–600 € selon rareté/forme

Caractéristiques distinctives des objets

L’ivoire de morse se distingue à l’œil nu par :

Sa couleur : blanc crème à brun miel.
Sa texture : fine et homogène, sans le réseau croisé de Schreger des ivoires terrestres.
Son veinage parfois visible en surface.
Une légère brillance naturelle.

Les pièces japonaises (Meiji/Taisho) sont souvent des figurines appelées okimono, représentant :

Des divinités : Daikoku, Fukurokuju, Jurojin.
Des scènes de la vie quotidienne : pêcheurs, paysans, enfants.
Des animaux symboliques : singes, buffles, tortues.

Certaines pièces sont polychromes ou rehaussées à l’encre noire ou rouge, notamment les okimono tardifs. D’autres sont montées sur des socles en bois laqué ou marqueté.

Exemple visuel : Okimono de Daikoku debout, maillet détaché, base signée Kyokusai → 200 €.

Signatures, cachets et marques

Les signatures sont souvent gravées sous la base de la sculpture dans un cartouche laqué rouge. Elles sont un gage d’authenticité et influencent fortement la valeur d’une pièce. Parmi les signatures reconnues :

Ikkosai Toun
Gio Setu
Masatomo
Kazuyuki
Shizumine
Yuki Kazu
Ryogensai Hisanaga

Une œuvre signée peut doubler sa valeur, surtout si l’artiste a une référence ou si elle s’accompagne d’un certificat d’expertise (ex. : Cabinet Portier, expert judiciaire).

Impact de l’état de conservation, de la provenance et des certificats

État de conservation

Des fentes, des accidents ou des restaurations peuvent diminuer la valeur de -30 à -60 %. Les fentes verticales sont fréquentes sur l’ivoire marin.

Exemple : Okimono 34 cm, signé, avec manques → 1 300 €
Même type, parfait état → 2 100 €

Provenance

Une provenance prestigieuse (vente Christie’s, succession diplomatique, etc.) ou un historique complet justifie une estimation haute.

Exemple : Sujet signé « Kazuyuki », provenance Christie’s → 220 €

Certificats

Les pièces accompagnées de certificats CITES (pré-1947) ou d’expertise (Cabinet Portier) sont plus faciles à vendre et mieux valorisées.

Exemple : Okimono avec certificat Portier → +20 à +30 % en moyenne.

Historique des objets en ivoire de morse

L’ivoire de morse se voit exploité dans le cadre du commerce de l’ivoire asiatique à la fin de l’époque Edo, mais c’est sous l’ère Meiji (1868–1912) que l’artisanat atteint son apogée. Les artisans japonais développent un langage propre, influencé par les contes, le théâtre Nô, les figures religieuses et la nature.

En Chine, l’ivoire de morse s’utilise pour des objets d’érudition (tabatières, petits pots à encens, boîtes sculptées), souvent associés à l’univers lettré.

Depuis l’interdiction du commerce de l’ivoire moderne, ces objets historiques gagnent en rareté et en intérêt patrimonial, tant pour les collectionneurs que les musées.