Vous possédez du mobilier asiatique ancien et vous souhaitez une estimation ? Le mobilier ancien d’Asie englobe principalement les meubles chinois et, dans une moindre mesure, japonais, coréens, etc., créés avant le XXème siècle. Chaque culture a développé un style de menuiserie distinct. En Chine, le mobilier en bois massif atteint un sommet de raffinement sous les dynasties Ming (1368–1644) et début Qing (1644–≈1800), avec des formes épurées, une construction ingénieuse sans clous (tenons-mortaises) et l’utilisation de bois précieux comme le huanghuali (bois de rose jaune) et le zitan (bois de santal rouge). Ces bois tropicaux, très denses et parfumés, étaient réservés à l’élite et confèrent aux meubles une grande valeur historique et artistique.
Les chaises, tables, cabinets et paravents Ming/Qing allient sobriété et élégance, mettant en valeur le veinage du bois et un travail d’assemblage invisible. Au Japon, le mobilier traditionnel (époque Edo-Meiji) se caractérise par les tansu (coffres de rangement modulaires en bois de cèdre, parfois laqués) et d’autres meubles souvent plus sobres, adaptés à des intérieurs épurés (beaucoup de rangements étaient encastrés, les maisons japonaises ayant peu de meubles apparents). Le mobilier asiatique ancien inclut aussi des pièces vernaculaires : par exemple en Chine, les coffres de mariage laqués, les lits à baldaquin sculptés, les écrans de lettré, ou les tables à thé en bambou, etc., qui reflètent l’art de vivre d’autrefois.
Identifier le bois est fondamental. Un meuble chinois en huanghuali (bois de rose orangé veiné de figures nuageuses) ou en zitan (bois sombre violacé, très dur) vaudra une petite fortune par rapport à un meuble en orme, pin ou hêtre commun. Par exemple, le huanghuali est si prisé que même un buffet du XX ème siècle dans ce bois a pu se vendre 26 000 € aux enchères. Les bois précieux se reconnaissent à leur couleur, odeur (le huanghuali exhale un parfum quand on le coupe) et poids. Un fauteuil en orme aura un poids léger et un grain grossier, tandis qu’un fauteuil en zitan sera lourd et à grain très fin, presque noir.
Les meubles chinois de qualité sont construits sans clous, les pièces s’emboîtent parfaitement (technique du tenon-mortaise). Examinez l’envers et l’intérieur : voit-on des clous ou vis métalliques (signe d’une fabrication plus récente ou d’une réparation) ? Les assemblages traditionnels anciens présentent parfois de petites chevilles en bois, des rainures et languettes. Un meuble authentiquement ancien peut avoir un fond de tiroir en bois à la texture oxydée par le temps, des chevilles en bois ancienneté visible. Une copie moderne aura souvent des vis standard ou des agrafes.
Le style du décor peut aider à situer l’origine et l’époque. Par exemple, un cabinet chinois Ming sera généralement sobre, aux lignes droites et surfaces planes, éventuellement décoré de panneaux flottants sculptés de motifs discrets. Un meuble fin Qing (fin XIX<sup>e</sup>) pourra être plus lourdement orné (sculptures de dragon, motifs de chauve-souris porte-bonheur, etc.) ou incrusté de marbre, de nacre. Les ferrures (pentures, poignées) en bronze ciselé peuvent aussi indiquer la provenance (carrées et simples sous Ming, souvent plus ouvragées sous Qing). Les meubles japonais tansu ont des ferrures de style spécifique (éléments en fer forgé souvent très apparents). Le niveau de détail et de qualité du décor influe sur la valeur : un paravent laqué or à décors figuratifs raffinés vaudra bien plus qu’un paravent uni.
Les dimensions d’un meuble comptent. Les grandes bibliothèques chinoises ou les paravents à multiples panneaux sont spectaculaires et recherchés pour de grands intérieurs, mais leur rareté peut être moindre que celle de petites pièces très utilisables (une paire de chaises, une table à thé). Cependant, un meuble volumineux est plus difficile à transporter et à loger, ce qui parfois modère la demande. En revanche, des paires de sièges ou de consoles auront plus d’intérêt des décorateurs et collectionneurs (valeur ajoutée si on a la paire complète).
L’état de conservation est crucial. Un meuble doit être examiné pour déceler d’éventuelles restaurations ou parties remplacées. Par exemple, un meuble laqué (coffre, armoire) d’époque doit conserver idéalement sa laque d’origine avec son craquelé caractéristique ; si la laque a été entièrement refaite (trop brillante, trop neuve), la valeur chute. De même pour le bois : un piétement avec des greffes de bois neuf, un plateau reconstitué ou des pieds raccourcis sont des défauts notables. Toutefois, une patine d’usage (bois légèrement usé aux arêtes, teinte passée par endroits) est un atout montrant l’authenticité.
Le marché du mobilier chinois se voit envahi de copies dans les années 1990-2000, souvent fabriquées en Asie pour répondre à la demande occidentale. Quelques repères pour ne pas confondre un meuble du XIX ème siècle avec une reproduction moderne :
Un bois ancien, même bien entretenu, présente une patine, c’est-à-dire un léger satiné irrégulier, des nuances de teinte aux endroits touchés par les mains sur des décennies. Le dessous et l’arrière d’un meuble ancien sont parfois non vernis et montrent une oxydation naturelle, une couleur plus foncée du bois. Un meuble récemment fabriqué et vieilli artificiellement aura une patine superficielle (par ex. du cirage sombre appliqué de manière un peu uniforme). Regardez dans les recoins, sous un tiroir : si le bois brut est très clair ou porte des traces de machine moderne (lignes de scie circulaire), c’est suspect. Un bois ancien travaillé à la main a souvent de légères irrégularités, et les traces d’outils manuels (ciseau à bois) peuvent être visibles sous un tiroir ou une planche de fond.
Les ferrures et clous d’origine sur un meuble ancien sont faites main (clous forgés asymétriques, têtes irrégulières) et le métal peut être un peu oxydé ou noirci par le temps. Des vis à tête cruciforme trahissent immédiatement le XXème siècle. Souvent, les copies utilisent des ferrures neuves style ancien mais fixées par de petites vis modernes à l’intérieur.
Certains meubles vendus comme « chinois anciens » n’ont en réalité pas d’équivalent historique – ils sont d’invention récente combinant des motifs chinois. Un œil exercé ou la comparaison avec des modèles publiés permet d’identifier si le meuble correspond à un type classique. Par exemple, une armoire dite “Ming” très chargée de sculptures florales est probablement une fantaisie moderne (les Ming privilégiaient la sobriété). De même, les meubles laqués noirs avec dragons dorés vendus sur les marchés sont souvent de fabrication milieu XXème à but décoratif, pas de véritables antiquités.
Le mobilier chinois de haute époque (Ming et début Qing) en bois précieux figure parmi les pièces les plus chères du marché du meuble. Par exemple, une paire de chaises en huanghuali du XVIIIème s. se voit adjugée 62 500 € chez Christie’s, et certaines chaises pliantes impériales rarissimes ont atteint l’équivalent de plusieurs millions d’euros à Hong Kong. Toutefois, on trouve aussi des meubles chinois plus ordinaires (fin XIX ème s, bois moins noble) dans des gammes de prix abordables. Le mobilier japonais ancien (coffres tansu, paravents) a un public de niche et des prix généralement inférieurs aux chinois, sauf pièces exceptionnelles (certains paravents laqués ou à peinture sur or peuvent monter haut).
Pour donner des fourchettes, voici un tableau indicatif des prix :
Type de meuble | Basse valeur | Haute valeur |
---|---|---|
Petite pièce en bois exotique (tabouret, sellette) | 100 – 300 € (bois commun XIXe) | 5 000 € + (bois précieux ou travail soigné) |
Chaise ou fauteuil chinois (paire, XXe simple) | 100 – 500 € la paire | 20 000 € la paire (si huanghuali XXe s.】; bien plus si Ming) |
Armoire/Cabinet sculpté (bois de rose XIXe) | 200 – 800 € | 5 000 – 10 000 € (si grande taille, bon état) |
Paravent laqué (Chine ou Japon, 19e) | 300 – 1 000 € | 10 000 € + (si laque de qualité, 8-12 panneaux) |
Meuble impérial ou bois rare (ex : lit en zitan, bureau huanghuali) | 5 000 € | 100 000 € et au-delà (selon rareté) |
Illustration de cotes : Un simple meuble à porteur chinois du XIX ème s (sorte de chaise lit), assez basique, peut valoir de 400 € à 1 000 € s’il est complet, mais un exemplaire impérial richement sculpté est monté jusqu’à 380 000 € en vente. De même, une bibliothèque ajourée en bois dur du début XXème siècle s’est vendue 43 000 € grâce à sa qualité. À l’inverse, de nombreux meubles “d’époque” vendus quelques centaines d’euros sur le marché de l’art se sont avérés être des copies modernes ou des meubles réassemblés – prudence donc.
En somme, le mobilier asiatique ancien nécessite une expertise pour en déterminer l’authenticité et la qualité. Si vous possédez un meuble oriental et souhaitez le faire estimer, adressez-vous à un spécialiste : de nombreux cabinets d’expertise proposent une évaluation gratuite en ligne ou sur place. En décrivant le bois, en fournissant des photos détaillées des assemblages et ornementations, vous aiderez l’expert à situer votre meuble. Une pièce authentique bien identifiée (ex: « console en huanghuali, fin Ming ») trouvera preneur à très bon prix en salle des ventes, le marché étant soutenu par des collectionneurs chinois actifs.
Ainsi, faire appel à un professionnel pour expertiser votre mobilier asiatique est la meilleure façon de révéler sa juste valeur et de trouver le bon débouché, que ce soit une vente aux enchères internationale ou la conservation dans votre patrimoine familial.
Expert JAPON
Expert ASIE
Spécialiste Arts du VIETNAM et de la CHINE
Examinez la patine du bois, l’absence de vis modernes, et le type d’assemblage. Les meubles traditionnels sont souvent sans clous, avec des joints à tenon-mortaise.
Le huanghuali et le zitan sont très prisés. Leur couleur, poids et odeur caractéristique les distinguent des bois communs comme l’orme ou le pin.
Oui, surtout si la restauration est lourde (pièces remplacées, laque refaite). Une patine naturelle et des traces d’usage sont plus valorisées.
Les copies récentes ont souvent une patine artificielle, des vis modernes, et des proportions ou décors non conformes aux modèles historiques.
Des experts en art d’Asie ou des commissaires-priseurs proposent des estimations gratuites à distance. Des photos des assemblages et détails décoratifs sont essentielles.
Des photos de votre œuvre, deux ou trois mots de description et le tour est joué !
Nos experts sont sérieux, ils prennent le temps de chercher et vous répondent dans la semaine.
Nos commissaires-priseurs sont les Sherlock Holmes du marché de l’art.